Review : Main Square Festival 2010

Je me suis rendu comme prévu au festival du Main Square à Arras.
J’aurai vu 11 groupes durant ces 3 jours. Voici rapidement ce que j’en ai pensé, avec à la fin un petit focus sur le festival en lui-même.

2 Juillet :
Jamiroquai | Avis:
Je ne dirais pas qu’on a été roulé sur la marchandise mais presque.
– « C’était bien Jay « Kay » sous ces plûmes d’indien ? »
– « Oui, c’était bien lui… c’était le chanteur de Jamiroquaï et ses musiciens. »
– « Bah, il est venu et parti sans même dire bonjour ! »

C’est quasiment ce qu’aurait pu dire un spectateur. Le groupe reparti aussi vite qu’il est arrivé, sans faire de bruit. Il faut dire que c’est pareil pour moi. 45 minutes ont suffit pour que j’ai plus envie de me rincer les dents avec une bière que de rester debout à regarder le spectacle.Pourquoi ? Simplement parce qu’il n’y avait pas vraiment de spectacle. Faute de moyen pour ce groupe ?Etait-ce que le Main Square voulait simplement afficher le nom du « space cowboy » sur son affiche sans mettre trop la main au porte monnaie ou alors est-ce la faute du groupe ?En tous cas, on aura vu des concerts de Jamiroquai bien plus hauts en couleur que celui là. Musicalement bon, mais scéniquement mauvais. Ils n’auront pas marqué les esprits avec ce concert.

Black Eyed Peas | Avis : –

C’était le groupe très attendu le 3 Juillet. 35,000 personnes étaient là pour assister au show « electro hip-hop » américain.C’est de la grosse, de la très grosse machinerie qui a été déployée. Les décibelles pulsoient, tout le monde chante et danse sur les plus gros tubes du groupe,dont bien évidemment « I gotta feeling' », « Boom Boom Pow », …Avec beaucoup d’audace, des reprises remixées, dont « With or without you » (il fallait oser…).Un spectable avec beaucoup d’ambiance donc.Ce genre de musique n’étant pas ma tasse de thé, je ne saurais pas trop juger des choix de la setlist ou de la performance, sauf que Fergie a une voix incroyable.Je ne noterai donc pas la prestation du groupe.

David Guetta | Avis : –
David Guetta arrive rapidement après les Black Eyed Peas.Le temps que je prenne un mexicanos bien huileux et surtout d’une bière king size, le mondialement reconnu David Guetta se colle derrière les platines.Il enchainera quelques uns de ses tubes, invitant Fergies (la chanteuse des Black Eyed peas) sur scène pour l’accompagner sur un morceau. »On va pas passer la soirée à écouter les tubes de David Guetta, je vais vous passer du son comme si on était en club et on va s’éclater !! » lance le blondinet.Encore une fois, peu branché électro, je ne pourrais pas vous dire quels sons sont sortis des enceintes, mais on a pu faire un flash-back 90’/2000 des tubes qui passaient en boite à l’époque – la sauce a pris pour pas mal de monde que j’ai vu danser jusqu’1H30, quand j’ai quitté les lieux. La fête devait durer jusque 4H00.
Je ne noterai pas la prestation puisque je ne sais pas non plus apprécier ce genre de concert.

3 Juillet :
Coheed and Cambria
J’étais vraiment enthousiaste à l’idée de voir et d’entendre les guitares hurlantes de Coheed and Cambria.Nous voici le 2ème jour à 16H45 au green room (la petite scène) et voilà qu’une touffe de poil (Claudio Sanchez) enfourche sa Gibson Explorer et chante en tapant du pied.On a évidemment eu droit à des titres du nouvel album et aux titres les plus connus comme « No world for tomorrow » mais surtout celui que tout le monde attendait « Welcome Home » et le public l’a bien fait entendre.Aux premiers sons saturés de la LesPaul de Travis Stever, le petit public hoche la tête et mains cornues en l’air.L’explosion finale « Welcome Home », chronométrée, avant le départ de -M- sur la scène principale arrive à point nommé.Un très bon concert, qui aura été trop court pour moi.

-M- | Avis :
Nous revoilà sur la grande scène avec une des têtes d’affiche de la journée. -M- a revêti un costume blanc et noir, des lunettes psychés et un porte une guitare à la forme étrange qui m’a fait penser à un fantôme PACMAN, le look marque de fabrique de Mathieu Chédid et de son personnage, -M-.La voix haute perchée de Mathieu Chedid assurera un concert d’une heure trente minutes environ et une bonne quinzaine de morceaux.Accompagné de son frère Joseph à la guitare et de sa soeur Anna, le spectacle sonne juste et est bien animé – -M- en fait même sûrement trop.Mathieu Chédid aura également opéré sa transformation en sortant de son personnage de -M- en « mister mystère », se séparant de ses lunettes et de sa coiffe façon ailes de chauve-souris.Par contre, il n’aura pas su se défaire de sa voix eféminée lorsqu’il s’adresse au public entre ses chansons.Un tantinet agaçant sur la durée du concert – on a du mal à cerner le personnage qu’il souhaite afficher.Je regrette également l’ambiance « Les enfoirés » que la fin du spectacle a pris (20 sur scène à chanter et à danser en coeur, avec le groupe Gush) et le manque de « guitare-héroïsme » de Mathieu Chédid, comparé à ce qu’on a déjà pu voir auparavant.Bilan mitigé.

Ben Harper | Avis :

Le grand Ben Harper qui a bercé toute une génération durant les 90’s est de retour avec les Relentless 7.Moi qui aime bien Ben Harper (chez moi seulement, en CD, car je me dis que « ça risque d’être un peu mou »), je pensais que le groupe de Rock à ses côtés mettrait un coup de patate énergisante.Je me suis trompé. Le concert démarre au LapSteel avec Ben Harper seul, pour une belle et longue intro de quelques minutes. Le groupe rentre en scène et ajoute un peu de disto et de rythmique grace à un excellent batteur, qui si il avait pu jouer debout tout le long du concert l’aurait fait. Ce n’est pas suffisant. J’aurais bien vu le reste du groupe assis sur un banc avec Ben. J’aurais bien voulu m’asseoir à côté de Mr Harper moi aussi d’ailleurs.Et oui, c’est ce que je redoutais. L’ennui profond d’un bon concert sans animation. Le chanteur guitariste n’aura même pas fait usage de son charisme puisqu’il ne se sera adressé au public que deux ou trois fois.Bonjour, au revoir. Même pas un « Woman in you ». Le moment du concert qui m’aura le plus touché, sera le moment où il aura été accompagné d’Eddie Vedder (chanteur de Pearl Jam) dans une belle reprise d' »Under Pressure » (Queen – David Bowie).Mais voilà, il en aurait fallu plus pour me tenir en haleine jusqu’à la fin du concert. C’était musicalement excellent mais au niveau de l’animation, échec ! Il aurait pu faire un tir groupé avec Jamiroquai la veille.

Pearl Jam | Avis :

Je profite de la dispertion du public pour me glisser un peu plus sur le devant pour le concert que j’attendais le plus pour cette seconde journée.La scène se met en place, elle arbore un décor aux couleurs du dernier album de Pearl Jam, la machine à écrire de « BackSpacer », « Pearl Jam » inscrit sur les touches.Le groupe débarque, tout le monde crie (plus fort qu’à l’arrivée des autres groupes où est-ce une impression dû à ma position plus près de la scène ?).Le concert démarre avec 2 morceaux du dernier album : « Untought Known » et le très énergique « Got some » qui déchaine les foules. Devant et derrière moi, ça saute, les bras en l’air. J’en suis sur, c’est LE gros concert du festival pour moi et on dirait que c’est le cas pour pas mal de monde ici.

Que LA VOIX DU NORD ne me dise pas que Pearl Jam est un groupe « Rock à papa », « Avec des solos guitar hero stridents qui effraient les filles et que le bon goût, depuis la fin des années 90, avait interdits »ou de suggérer l’invitation de groupe plus « rassembleur » et « moderne » car j’ai bien l’impressoin que c’est le groupe rcok qui a succité le plus d’engouement depuis ce début de festival.Celui là, qui a écrit cet article hier n’a à mon avis rien suivi du concert. Et oui, je suis de ceux qui sont persuadés qu’on appelle « Rock » un peu tout et n’importe quoi. Mais non, ça c’est du rock. Point. Pas du Rock à Papa !

Les titres s’enchainent entre nouvel album et albums plus anciens, et ça n’a pas pris une ride !Ben Harper montera à son tour sur la scène de Pearl Jam, malheureusement toujours assez peu vigoureux.Le concert se terminera sur Alive, une reprise énergique de Baba O’Riley et un Yellow Ledbetter émouvant.

4 Juillet :
StereoPhonics | Avis : –
3ème jour. Je fais le max pour arriver à l’heure pour voir les Stéréophonics, un de mes potes très fan m’y motive.Nous arrivons à l’heure, mais pas le groupe. Un problème technique vient ternir le tableau: le groupe sera obligé de ne jouer qu’à l’acoustique.Le public très déçu semble même désolé pour les Stéréophonics qui font tout le nécessaire pour assurer un minimum de spectacle à ceux qui sont venus les voir.Après 4 morceaux, le groupe n’a pas d’autre choix que de quitter la scène pour que le problème technique soit résolu pour les concerts suivants.Une voix nous annonce au micro « La technique a ses limites… « , et nous promet qu’ils seront là l’an prochain.Le public hue. Tu m’étonnes… certains sont venus de loin, et ne seront peut-être pas là l’en prochain eux.

Gossip | Avis :

En fin d’après midi il fait très chaud, et tout le monde est aglutiné le plus près possible de la scène. Gossip c’est un des groupes qui a émergé l’an dernier avec un style rock indé bien à lui. Ils montent sur scène dans un tonnerre de claps et de cris de jeunes fans histériques.Ultra généreuse, vive et excentrique voilà Beth Ditto qui débarque, faisant l’effort de parler un peu en Français au public.Sans complexe, la chanteuse joue de son physique, se déhanche, court partout et amuse son public. On voit qu’elle prend son pied et que le public aussi.A retenir surtout: la très bonne reprise de Witney Huston, un « Standing in the way of Control » aux basses retentissantes (trop de basses aïe les oreilles, merci les protections auditives), et une fin sur un « Heavy Cross » complètement déjanté.Au final, j’ai passé un bon moment à regarder son concert, mais pour moi, ça a manqué d’un peu de mise en scène, qui aurait pu dynamiser un peu plus le spectacle, pour les non-initiés qui comme moi ont peut-être eu l’impression que les différents morceaux se ressemblent un peu malgré les quelques reprises qui sont venues articuler le concert.

P!nk | Avis :

C’est à partir de P!nk qu’il aura fallu camper un peu pour s’assurer une place de choix pour le concert de Rammstein.Un décor de Fête foraine détraquée façon est assemblé. Vraiment superbe ! Un décor qui sent l’investissement (en travail pour les installateur et mais aussi d’argent pour le festival).Le plus gros décor depuis le début du festival. Une grue se met à bouger à côté de la scène. Une espèce de boite de clown à ressort passe au dessus de la scène.Deux poids suspendus sont largués. Des talons pointus apparaissent – c’est P!nk qui descend en rappel, suspendue par un harnais sur « Get the party started ».

Une arrivée originale qui aura fait son effet. Les danses sont millimétrées, les tubes s’enchainent et les fans ont l’air comblés. Epaulée de Butch Walker nous offre une fin de concert classic rock avec des reprises comme Roxanne et My Generation + Basket Case (mix) où la voix de la chanteuse démarre en sonnant faux les 10 premières secondes – une grimace et la voix repart dans la bonne tonalité.
J’ai aussi rapidement compris d’où la chanteuse tenait cette musculature. Le rythme des danses et les acrobaties accomplies par Alecia Beth Moore sont très physiques : traversée du public dans une balle gonflable transparente, puis dans les airs, suspendue par la taille.Pas vraiment mon genre ce rock teenage, mais j’aurai au moins pu profiter d’un spectacle bien ficelé et impressionnant aux moyens importants (trop importants – mettant la musique en retrait ?).

Rammstein | Avis :

Il faudra attendre un peu plus d’une heure pour que le concert de Rammstein démarre. Le public est greffé au sol. Pas moyen de le déloger pour se fofiler.C’est LE concert évènement du festival. L’unique représentation de Rammstein en France cette année. Les fans sont au rendez-vous avec le tee-shirt du groupe marqués du logo en forme de croix.Le concert démarre, un drap noir tendu devant la scène. Une première explosion marque la tombée du drap derrière lequel se cache un immense drapeau allemand de la même taille, d’une quizaine de mètre de haut sur une trentaine de large.A la seconde explosion, un peu plus tard, le drapeau tombe et le groupe apparait enfin dans le décor néo-industriel qu’ils affectionnent.Des spots d’éclairage immenses surplombent la scène, cachant une montagne de feux d’artifices.Tout le long du concert, ça explose de tous bords, des flammes de dix mètres sortent de la scène, et même de la bouche des musiciens !

Un feu d’artifice est tiré à l’arc par le chanteur, Till Lindermann. C’est d’ailleurs pas moins de 150 extincteurs qui ont été prévus pour sécuriser ce concert.Tout a été calculé dans le scénario des différents morceau, au millième de seconde. A chaque chanson sa mise en scène, et ses explosif, son éclairage vert, rouge, presque toujours morbide parfois éclatant.Sur « Du Hast », un nombre d’explosif impressionnant est utilisé et la foule se déchaine littéralement. Le public chante en coeur les chansons comme un hymne de guerre, l’ambiance est incroyable.Je n’avais jamais eu l’occasion de voir Rammstein autrement qu’en DVD, on a du mal à imaginer dans son canapé la puissance sonore générale, l’attaque de chaque accord de guitare qui prend aux tripes.Un concert dont je me souviendrai pendant longtemps ! Notons qu’un autre spectateur s’en souviendra longtemps lui aussi, après avoir tenté de monter dans le bateau gonflable du clavieriste qui traversait le public.Un vigile l’aura attrapé par le cou et fait traversé la foule bien plus vite qu’il ne l’aurait fait en SLAM. On ne l’a plus jamais revu…

Le festival

Emplacement: Il y avait un bon nombre de sceptiques concernant le choix de l’emplacement. Je n’en suis plus aujourd’hui.La grande place d’Arras où se déroulait les éditions précédentes n’aurait pas permis d’accueillir de telles infrastructures (grue pour P!nk, Feux d’artifices pour Rammstein).Un bon choix selon moi. Même si la grande place est superbe, il faut admettre que la citadelle a un cadre vraiment joli lui aussi.
Organisation: Même si il y en a toujours certains qui sont là pour râler, l’organisation globale m’a semblée plutôt bonne. On a juste senti quelques flottements parfois – des groupes un peu en retard – sûrement à cause de certaines contraintes techniques / des installations de décors difficiles, mais rien de bien méchant, 10 minutes de retard tout au plus.On regrettera par contre le gros problème qu’a connu le groupe Stéréophonics. Est-ce que cela aurait pu être évité ?
Nourriture: Le coup des tickets différents pour les boissons et la nourriture, à des prix corrects, mais vendus par lots, en nombre de tickets incompatible avec le nombre de tickets nécessaires pour manger, c’est très malin d’un point de vue pécunier pour l’organisation du festival, mais c’est rageur pour les festivaliers.Au niveau de la nourriture en elle même, on retiendra que ce n’est pas très varié (vu la quantité ça peut se comprendre), et surtout que c’est très gras.Enfin, voilà, c’est de la bouffe de festoch’, on est pas là pour manger, on est là pour s’alimenter. Et puis, un petit dicton me vient à l’esprit: « Quand c’est gras, c’est bon, quand c’est trop gras… c’est trop bon ! ».

Je dirais finalement qu’au prix où j’aurai eu mes places (99€ les 3 jours – prix de lancement pour un nombre limité de places), je ne peux pas me plaindre. Au tarif normal (135€) par contre, ça aurait été tout juste correct car il faut compter 20€ par personne au minimum pour manger et boire sur une seule journée.
…A la fin du festival, faites le calcul…

PS: Merci aux festivaliers Chouchouille, Céline et Gregory pour leurs photos, qui apparaissent dans cet article.