Des solutions d’enregistrement et de mixage il en existe une grande variété, des solutions portables toutes intégrées aux solutions fixes mais modulables. Certaines seront limitées à la réalisation de maquettes simples sans post-traitement, d’autres permettront à l’inverse de réaliser des montages très précis avec un grand confort, de mixer des effets sans réelle limite, etc.
Toutes ces solutions sont valables pour un besoin donné. Chacune à ses avantages et ses inconvénients. Heureusement ce n’est pas toujours la solution la plus chère qui vous conviendra le mieux.
Le multipiste à bandes :
Les multipistes à bandes, couplés à des consoles analogiques étaient les stars des studios dans les années 70 et 80, jusqu’à ce qu’ils soient remplacés par des solutions numériques.
On pouvait enregistrer 8 ou 16 pistes analogiques sur une même bande magnétique en passant par l’intermédiaire d’une console. Le système et les support étaient très encombrant et couteux. Cela les rendait seulement accessible aux studios et aux riches amateurs. Il n’était pas question à l’époque de penser pouvoir faire du home studio.
En plus de cela, les bandes avaient le gros inconvénient de se détériorer avec le temps et leur stockage pouvait vite devenir compliqué – d’où leur numérisation aujourd’hui pour les sauvegarder.
Le multipiste numérique à cassette :
Le multipiste numérique a remplacé rapidement les multipistes à bandes. Ils ont fait leur apparition à la fin des années 80. On en trouvait de différente sortes : La console était soit intégrée soit à ajouter par câblage (on parle alors de Multipiste Modulaire). Evidemment, l’intérêt était surtout là dès lors qu’on le couplait avec une console numérique : Le câblage s’en trouvait simplifié et le signal d’entrée ne craignait plus les perturbations.
Les supports d’enregistrement pour les premières générations étaient des cassettes au format S-VHS. A l’époque la VHS était très répandue et coûtait « pinuts ». Elles proposaient aussi une capacité de stockage très intéressante. Les disques dur existaient déjà mais leur capacité était bien trop maigre pour accueillir beaucoup d’audio et surtout ils étaient très très chers. C’est une petite dizaine d’années plus tard que le disque dur l’a emporté haut la main grâce à ses avantages certains : pas besoin de (rem)bobiner pour aller à un endroit de l’enregistrement, une meilleure conservation (une cassette s’use rapidement alors il arrivait de faire des copies de copies de sauvegarde !), une meilleure autonomie du système (bye-bye tiroirs de rangement !) et un tarif bien plus convenable.
Ces systèmes avec disque dur ont fini par ressembler de plus en plus à des ordinateurs, intégrant non plus de simples vue-mètres mais de véritables petits écrans pour visualiser les formes d’ondes sur leur surfaces de contrôle dédiées. On obtenait alors déjà une utilisation bien plus flexible, avec des pistes virtuelles, du montage, des copies de pistes quasi instantanées. On notera un avantage certain face aux solutions informatique encore aujourd’hui : leur stabilité.
Malgré tout, l’interface du multipiste numérique et sa console restent figés face aux ordinateurs qui peuvent aller bien au delà avec des suites logicielles, et des plug-ins à tout faire et la console souvent configurable.
Le Mini Studio :
Prenez l’histoire des multipistes analogiques et numériques et transposez la aux appareils transportables. Vous cernez le tableau : A la fin des années 70 avec l’avènement de l’électronique, on pensait déjà à la probabilité du matériel – les solutions dites transportables ne l’étaient pas vraiment. En 1979, la marque TEAC a eu l’ingénieuse idée de proposer le tout premier magnétophone 4 pistes, qui plus est à un tarif à peu près abordable en comparaison du reste.
Il intégrait une console avec un fader de volume et un équalizer 2 bandes et un pan (position stéréo) pour chaque piste. Il était enfin possible d’enregistrer chez soi ! De nombreux Mini Studios ont vu le jour depuis et le nom « PortaStudio » sera souvent utilisé pour « Mini Studio » par abus de langage.
Attention, « mini studio » ne signifie pas que tout intégré, évidemment selon l’utilisation qu’on aura de ces Mini Studio on pourra avoir besoin de micros, d’un pré-ampli, et très certainement d’enceintes car très souvent ils n’en ont pas, ou alors elles sont médiocres. Aujourd’hui les cassettes ont fait place aux disques durs, au CD-R/RW ou aux cartes mémoire (SD très souvent). Quelque temps on a aussi des Mini Studios utilisant le support Mini Disc.
Les solutions mobiles et tablettes :
Le studio mobile ces toutes dernières années connait une croissance sans commune mesure grace aux smartphones et tablettes. Plusieurs marques ont créé des interfaces audio et MIDI pouvant transformer votre mobile en véritable station de travail de poche à l’aide de l’App adaptée. Il faut compter entre 30€ et plus de 200€ pour ces interfaces selon les modèles et les technologies employées (Audio/Midi seulement, les deux).
Même si ces solutions sont encore loin de proposer des fonctionnalités aussi avancées qu’un ordinateur muni d’un bon séquenceur elles font déjà mieux que pas mal de Mini Studios en termes d’édition. C’est la solution parfaite aujourd’hui pour celui qui veut travailler en piste par piste avec quelques petits arrangements audio et MIDI.
Les ordinateurs avec interface audio dédiée :
Depuis plus de dix ans les studios, professionnels et amateurs se basent principalement sur une solution informatique.
Elles offrent une flexibilité sans pareil avec une offre logicielle et matérielle pléthorique.
L’ordinateur, son interface audio dédiée et le séquenceur y sont le coeur de l’installation comme multipiste.
En MAO, l’interface audio dédiée est plus que recommandée. Les interfaces intégrées ne sont pas adaptées à la MAO, mais juste au jeu ou à la bureautique. A l’instar des cartes graphiques dédiées aux jeux vidéo qui procèdent aux calculs vidéos, la carte son (interne ou externe) soulage le processeur en ce qui concerne l’audio. Elle est garante aussi du bon traitement du signal dans sa conversion Analogique – Numérique et Numérique / Analogique. Leur prix va d’une cinquantaine d’euros à plusieurs milliers d’euros.
Avec en plus une interface MIDI (ou alors si l’interface audio que vous visez possède des entrées et sorties MIDI), votre installation permettra le pilotage d’autres équipements / du séquenceur et le jeu à partir d’un instruments MIDI (ex : Batterie électronique, Clavier maitre, etc.).
Le séquenceur. C’est un logiciel qui permet l’enregistrement et la lecture multipistes. On parle de séquenceur Audio et de séquenceur MIDI. Beaucoup de séquenceurs permettent de gérer les deux. On en trouve des séquenceurs gratuits mais ils sont souvent assez limités. Garage Band lui, proposé dans la suite iLife sur Mac fait du très bon boulot pour des projets assez simples et il a l’avantage d’être très intuitif. Il a un inconvénient par contre : il est seulement disponible sur Mac OS.
Vous le savez déjà, c’est vers Ableton Live! que j’ai choisi de me tourner pour les tutos.
Sa version « Intro » est abordable et permet de commencer très sérieusement avec un logiciel que vous pourrez upgrader vers une version plus complète (Live 8 ou Live 8 Suite ). Malgré son prix de 99 petit euros, sa dénomination « Intro » n’est pas à prendre au pied de la lettre puisqu’il n’est pas si « light » : Il autorise la création de projet avec jusqu’à 64 pistes audio / midi, il est fourni avec 7Go de Banques sonores, et ne fait l’impasse que sur des fonctionnalités avancées de l’application : voici un tableau comparatif des versions d’Ableton Live!.
Et pour moi, quel type de config ?
Je pense qu’on peut écarter les multipistes à bande et sans doute aussi les multipistes numériques dédiés (sauf peut-être pour qui veut une solution robuste en Rack pour enregistrer beaucoup de pistes simultanées « live » et qui pourra faire l’impasse sur les fonctions évoluées d’édition). En home-studio ces équipements représentent aujourd’hui un moindre intérêt compte tenu de leur prix élevé et de leurs plus grande rigidité d’utilisation face à un ordinateur puissant et une bonne interface avec un séquenceur évolué comme Live, Protools, Cubase, Reason, etc.
Si vous cherchez à vous installer un home-studio fixe confortable, rien de tel qu’un ordinateur de bureau (Mac ou PC … les deux fonctionnent très bien tant qu’on choisit des logiciels et du matériel stable avec de bons drivers). Deux écrans ? C’est une bonne idée : d’un côté l’interface, de l’autre les plug-ins ; ou d’un côté la console virtuelle, de l’autre le projet. Pour éviter de tout triturer à la souris et au clavier et retrouver des sensations de mix sur un matériel dédié, on pourra ajouter une interface de contrôle. C’est bien pratique et bien plus musical. A voir en fonction de votre budget et de vos attentes.
Si vous prévoyez de bouger un peu, un PC ou un Mac portable est une bonne idée, avec évidemment une interface audio qui pourra être transportée facilement. On trouve d’excellentes interfaces de taille réduite !
Je n’en dirai pas trop tout de suite sur elles puisque cela fera l’objet d’un article prochainement. En attendant, vous pouvez vous référer à ce vieil article que j’avais rédigé en 2009 : Choisir sa carte son. La majorité des informations restent valables même si ça date un peu.
On retiendra seulement, rapport aux questions que l’on s’était posées précédemment, qu’on prendra bien sur en compte dans son choix : le format de l’interface (rack ou console pour une installation fixe ? boitier usb pour la mobilité ?), son nombre d’entrées (enregistrer seulement une piste à la fois ou plusieurs ?), son nombre de sorties (besoin de plusieurs monitoring ? de plusieurs sorties casque ?…), le format des connecteurs évidemment (analogies symétriques / asymétriques, numériques,etc.), la prise en charge du MIDI, etc. Ensuite d’autres paramètres de l’ordre de la qualité interviendront évidemment dans le choix.
Si vous songez à enregistrer de l’audio n’importe où sans prise de tête avec de la configuration, le mini studio numérique peut s’avérer être un bon choix. Par contre attention, il faudra garder en tête leur contrainte majeure : ce type d’équipement n’est pas évolutif. Certains modèles ont des atouts sympas comme la boite à rythme embarquée. Un bon moyen de démarrer un draft d’enregistrement.
La tablette, elle, n’est pas encore arrivée à maturité dans le domaine du Home Studio. Cela dit, on peut facilement imaginer qu’elle se rapprochera de plus en plus de la station de travail informatique sans doute sans jamais l’égaler en termes de puissance. Cette solution emboite le pas sur le Mini Studio et ça ne m’étonnerait pas trop qu’elle prenne de plus en plus de place dans le Home Studio. Si vous êtes déjà équipé d’une tablette ce choix est à envisager si les séquenceurs proposés répondent à vos besoins et que vous vous contentez de l’enregistrement piste à piste.
On se retrouve bientôt pour les prochains articles qui comme prévu porteront sur le Home Studio – MAO. On laissera donc de côté toutes les typologies de studio pour nous concentrer sur celles autour d’un ordinateur avec d’une interface audio dédiée. C’était important malgré tout qu’on aborde ce chapitre pour rappeler que dans un studio on ne trouve pas que des ordinateurs.
Prochain article : L’installation et l’aménagement d’un Home Studio.
Merci pour ce premier article !! j’attends la suite avec impatience
C’est clair, les vraies questions à se poser sont clairement exprimées, l’offre en matériel reste pléthorique, mais il vaut mieux s’en tenir au matériel qui répond le mieux à l’essentiel …
Je vais peut être essayer de me faire la main avec le GarageBand après tout avant d’aller voir plus loin…
En tout cas merçi Jérome pour ce post et ceux à venir !