Ceux qui l’ont déjà vécu vous le dirons : perdre des données personnelles, c’est vraiment moche. Au moment où on s’en rend compte, il est généralement trop tard. On recent un mélange de sentiment d’impuissance, et de culpabilité. J’espère que vous ne lisez pas cet article parce que ça vous est arrivé dernièrement. Si par chance vous n’êtes pas encore passé par là, dîtes-vous que la panne du disque dur peut arriver n’importe quand et qu’on est pas infaillible : vous est-il déjà arrivé de supprimer des fichiers par maladresse ? Pour éviter que ça se (re)produise, il est toujours temps de sauvegarder et sécuriser vos données ! Dans cet article, je vous explique la manière dont je réalise mes sauvegardes. J’ai moi même déjà perdu des données perso (toutes mes compos réalisées sur Impulse Tracker dans les années 90 !), et je me suis fait encore bien des frayeurs après ça.
Faire des backups, n’a jamais été aussi simple qu’aujourd’hui. Elle n’est pas si loin l’époque où on stockait la musique sur des bandes magnétiques en plusieurs exemplaires. La démocratisation des supports numériques a rendu accessible des supports de stockage plus durable, et surtout facilité la copie. Il faut naturellement dissocier la sauvegarde de travail et la copie de sauvegarde à restaurer en cas d’incident. Voyons ce qu’on a à disposition pour tout cela.
Sauvegarder en local / en réseau ?
La sauvegarde locale / réseau a l’avantage d’être toujours disponible, sans connexion internet. Son accès y est généralement très rapide, alors c’est le genre de sauvegarde le plus adapté pour travailler sur les fichiers.
Archiver sur le cloud ?
La sauvegarde c’est une chose, l’archivage en est une autre. On archive ce qui est terminé, et qui ne devrait plus faire l’objet de modification. Il existe aujourd’hui tout un tas de solutions, gratuites ou payantes. Pour sauvegarder, partager, diffuser, protéger vos créations, les mettre en lieu sûr. Mais qu’elles sont les mieux adaptées à nous les musiciens ? Le cloud. Ce terme inventé pour faire rêver ne désigne que le stockage en ligne. Il a un avantage certain : la disponibilité où que vous soyez (avec une connexion à Internet). Il est plutôt aisé de mettre à l’abri photos, musique, etc. mais attention tout de même au caractère privé du stockage et à la conservation de vos droits / la propriété intellectuelle de ce que vous hébergez ! Le point noir : un accès lent, qui n’est généralement pas adapté à la sauvegarde de travail, du moins en musique.
Le meilleur des deux mondes ?
Les solutions NAS (stockages réseau) se sont nettement améliorées ces dernières années, offrant aux particuliers comme aux petites entreprises des solutions pratiques et performantes pour la sauvegarde, et l’archivage des données de façon sécurisée. Ajoutons que les connexions à internet se nettement améliorées avec le déploiement du haut et très haut débit. Opter pour un NAS Synology ou Qnap devient une alternative vraiment intéressante. Permettant de gérer vos sauvegardes au sein de votre réseau local pour un accès rapide à vos données, avec la possibilité d’une ouverture sur Internet si vous en avez besoin (en ouvrant et en dirigeant des ports réseau de votre box Internet vers votre NAS). Inutile de vous poser des questions au sujet de la propriété intellectuelle. C’est votre hébergement.
Les NAS Synology (un peu moins de 200€ pour les premiers modèles, sans les disques) bénéficient d’une interface facile d’utilisation, et regroupent une grande communauté d’utilisateurs. Avec un peu de recherche, un novice peut installer en quelques heures ce genre de stockage réseau et bénéficier de ses nombreux avantages en plus du stockage. Ceux qui voudront aller au delà des fonctionnalités de base (bien plus étendues que le stockage et la sauvegarde) pourront même installer des applications supplémentaires.
Exemple sur DSM (Synology)
Voici la manière dont je gère personnellement mes projets de musique sur un NAS Synology.
Sauvegardes
Le premier doit être accessible à n’importe quel moment, avec des accès disques très rapides, et un débit important. Mon NAS qui a déjà 7 ans, reste assez performant, avec des vitesses de lecture et d’écriture aux alentours de 100Mo/s, bien suffisant pour mon usage même en travaillant en direct sur le réseau. Pourtant j’ai décidé de ne pas travailler directement au travers d’un chemin réseau. Je veux accéder à mes projets même sans accès à mon réseau. J’utilise donc Cloud Station, qui me permet de synchroniser facilement mon dossier de travail en local sur ma machine avec le NAS. Ainsi, dès la connexion avec Cloud Station établie (en local ou par internet), la dernière version est sauvegardée. Cloud Station permet même de revenir aux versions précédentes grâce à un versionning intégré !
J’aime réécouter les Masters de mes enregistrements sans contrainte. Où que je sois. Lorsque je sauvegarde mes fichiers wav et mp3, je prends le soin de bien les Tagguer. Mais surtout je les place dans un répertoire synchronisé lui aussi avec Cloud Station. Mais qui pointera à un emplacement scannés par la librairie Audio Station.
Les fichiers deviennent alors accessibles sur mon mobile, ma tablette, mon ordinateur chez moi et dans mes déplacements.
Archivage
Vous me direz, à ce stade. J’ai déjà une sauvegarde locale sur ma workstation, et sur mon NAS. Pourtant, je ne suis pas à l’abri d’un crash de disque dur. Soyons prudents :
ceinture et bretelle. Une copie automatique est programmée chaque jour sur un second disque du NAS. J’ai préféré cette méthode au RAID 1 (copie physique instantanée sur un second disque) car elle évite de monopoliser un disque complet. Mais surtout, le RAID 1 a un inconvénient : si par erreur je supprimais complètement mes dossiers de sauvegarde sur le NAS, elles s’effaceraient au même instant sur le disque miroir !
Besoin d’encore plus de sécurité en sauvegardant sur deux sites géographiques : on utilisera Cloud Station ShareSync pour une sauvegarde externe, vers un Cloud « public » comme DropBox, One Drive ou même vers un second NAS personnel hors du domicile.
D’autres idées, ou suggestions pour sauvegarder vos travaux en musique ? Dîtes-nous tout !
Attention tout de même au NAS prêt à l’emploi: le jour où la carte raid du NAS pètent, vous avez de grande chance de perdre toutes vos données. Le plus pratique (mais cela demande un peu plus de temps) est de se faire son propre NAS avec un pc au format ATX et une solution type FreeBSD.
De plus, les NAS d’entrées de gammes sont souvent très lents car le processeur embarqué ne tient pas toujours la charge.
Bonjour 8oris,
Merci de nous partager ton avis ! C’est ce que tu as fait ? Est-ce que ce n’est pas contraignant parfois ?
J’ai eu un PC comme serveur, mais j’en suis revenu, car ce n’était pas toujours très pratique.
Les NAS étant des PC au format réduit, généralement sous Linux, pourquoi penses-tu qu’il y a plus de chances qu’un incident se produise ? J’ai tendance à croire au contraire que la récupération des données est plus facile en cas de problème. C’est en tous cas ce que j’ai pu constater sur Synology (ce que j’utilise) tout est pensé pour rendre accessible la récupération des données en cas de problème, y compris qu’on a pas de compétences techniques très avancées.
Un disque dur de mon NAS a déjà rendu l’âme une fois (nombreux clusters défectueux). Le NAS a de lui même limité l’accès au disque en écriture pour éviter la perte de données, laissant accès en lecture pour faire mes sauvegardes avant de changer de disque. Aussi, sur Syno, l’OS et sa configuration sont inscrits sur tous les disques. Alors, si un des disques plante, le NAS sait toujours démarrer. Tout ça est natif, et bien pratique car il n’y a rien à configurer.
Pour ce qui est des performances des NAS, bien entendu, ce n’est pas comparable à un PC à prix équivalent.
Mais je pense que les avantages sont ailleurs (facilité d’installation et tranquillité / mises à jours, faible consommation électrique, …). Surtout, tout dépend de ce qu’on souhaite faire d’un serveur. Les « petits » modèles de NAS récents (ex: 216j de Synology) sont bien suffisants pour stocker des données et faire des sauvegardes. Au delà, l’installation d’autres services peu nécessiter de se diriger vers des modèles plus puissants, et pourquoi pas comme tu le conseilles, vers une machine comme un PC au format tour ou Rack si l’objectif principal est la performance/prix !