Nous avançons dans la section MAO avec cette série d’articles qui nous orientera progressivement vers plus de pratique avec le sujet de la prise de son. Dans ce premier article de la série nous nous concentrerons sur les différents types microphones et leurs utilités. Ensuite dans le second, nous parlerons des préamplis et des boitiers DI.
Enfin il s’agira de parler pratique dans un troisième volet : Comment brancher mon micro, ma guitare, positionner le ou les micros sous différentes configurations. Avant tout ça, penchons nous sur les microphones.
Des microphones, il en existe de toutes sortes pour différentes utilités. Un vrai casse tête au moment de l’achat pour qui ne sait pas les différentier. Différents aspects les distinguent.
Leur type :
- Les micros dynamiques :
Ces micros sont les plus robustes. Ils résistent très bien aussi bien aux chocs qu’aux fortes pressions acoustiques.
Leur utilisation, surtout orientée live, s’applique aussi bien au repiquage d’amplis, de batteries qu’au chant.
Leur niveau de sortie est assez faible, alors on les placera près de la source. Ces micros sont moins utilisés pour le studio car ils sont assez limité dans les aigus (pour s’en rendre compte regardez la chute au delà de 10-12 Khz sur les courbe de réponse de ce type de micros). Le niveau relativement élevé de la source peut aussi ne pas convenir pour le studio où vous avez besoin d’enregistrer des instruments dans des conditions où vous souhaitez éloigner le micro de la source. - Les micros statiques :
Ces micros sont beaucoup plus fragiles et beaucoup plus sensibles que les micros dynamiques. On les utilise principalement en studio même si quelques modèles suffisamment robustes peuvent trouver une place sur scène. Ils sont particulièrement utiles dès lors que vous avez besoin d’enregistrer des sources sonores dont le volume est relativement faible / à une certaine distance.Parmi ce type de micros ont distinguera deux sortes : - à transistor : Ce sont les moins coûteux. Ils sont précis et très propres. Certains leur trouveront sans doute un manque de caractère.
- à lampe : Ceux si sont plus onéreux mais pas toujours meilleurs. En effet, il faudra y mettre le prix pour avoir un micro à lampes de qualité. Moins précis que les micros à transistor, les micros à lampes apportent un son plus chaud qu’on appréciera particulièrement pour les voix ou les guitares. Enfin, pour fonctionner, ces micros demandent une alimentation particulière pour fournir aux lampes la tension nécessaire.
- Les micros à ruban :
Ces micros sont des micros dynamiques un peu particuliers. Ces micros, répandus dans les années 40 et 50 avaient beaucoup de défauts : ils étaient très peu sensibles, très fragiles et sortaient un signal très faible. Les fabricants ont pu largement atténuer ces défauts par ne nouveaux procédés de fabrications modernes. Les micros à ruban ont la particularité d’avoir un son très velouté. Ils sont parfaits pour capturer et dompter des sonorités agressives.
La courbe de réponse :
C’est une caractéristique très importante. La courbe de réponse consiste en une représentation graphique de la capacité du microphone à capturer les sons à différentes fréquences. En effet, si on peut croire que toutes les fréquences seront captées par le micro, dans la réalité ce n’est pas tout a fait le cas. De part sa conception et le format de sa capsule, chaque micro a une courbe de réponse qui lui est propre.
Peut-on parler de défaut ? Non. Dans la théorie on pourrait se dire qu’il faut tout capter à niveau égal mais voilà. Concrètement on souhaitera bien d’un microphone de mesure qu’il ait une courbe de réponse la plus plate possible. Pour toutes les autres utilisations, on appréciera ces creux et bosses dans la courbe de fréquence en fonction de ce qu’on souhaite enregistrer : Pour un micro chant par exemple, on préférera généralement un micro ayant une bosse aux alentours de 4Khz. Attention ça ne signifie pas qu’un micro chant conviendra à tous les chanteurs. Certains micros conviennent mieux à certaines voix, et au delà de la technique, quand on va dans le détail il y a aussi une question de goût. Pour un son « aéré », on appréciera les micros dont la courbe reste assez haute auprès 10Khz. Pour un son doux, on s’orientera vers un micro à la courbe de fréquence qui décroit progressivement.
Bien entendu, on peut apporter des bosses et des creux en équalisant, dans la limite du raisonnable pour ne pas détériorer le signal.
La taille de la membrane :
On trouve différentes tailles de membranes dans les micros. Chacune de par leurs propriétés physiques a des avantages et inconvénients.
- Grandes capsules (1″) : Elle reçoit plus d’énergie à sollicitation égale. Leur rendement est donc meilleur. Par contre, la taille de la capsule implique beaucoup d’inertie. Elles réagiront moins bien aux impulsions. Les fréquences aiguës sont aussi moins bien captées. Typiquement, ces micros sont utilisés pour la voix, où ils sont très flatteurs.
- Moyennes capsules (3/4″) : Il s’agit d’un compromis entre les micros à grandes et petites capsules.
- Petites capsules (0,5″ et moins) : Ces micros sont à l’inverse de ceux à grandes capsules plus réactifs aux impulsions et offrent une courbe plus plate jusqu’aux aigus. En revanche, ils offrent un rapport signal/bruit moins intéressant que les micros à grande capsule. Ces micros sont aussi meilleurs dans les prises de son hors champ que les micros à plus grande capsule car un micro à grande capsule aura tendance à davantage « détimbrer » les sons hors axe.
La directivité :
Tous les micros ne captent pas les sons dans les mêmes directions. Là encore, on privilégiera l’un ou l’autre dans telle ou telle situation.
La lecture de ces diagrammes vous permet de visualiser rapidement la sensibilité du micro selon la provenance du son. Le plus difficile est de retenir les noms des types de directivité en somme.
Les micros unidirectionnels captent les sons à 360°. Ils sont particulièrement appropriés au l’enregistrement d’ambiances, d’ensembles d’instruments ou de chœur.
Pour le home studio on choisira généralement un micro Cardioïde. Ces micros ne captent que les sons face au micro et pas ceux venants de l’arrière. Cela évitera d’enregistrer les bruits derrière le micro (comme votre ordinateur par exemple) ou sur scène de produire une repisse (larsens !) avec les baffles en retours. Les micros à Cardioïde large seront plus appropriés à la scène pour enregistrer plusieurs chanteurs à la fois.
Les canon (ou shotgun) offrent une zone de captation très étroite pour éviter les bruits environnants. Ces micros sont surtout utilisés sur les plateaux de cinéma pour enregistrer les voix des acteurs, dans les reportages aussi. Il sont très sensibles aux détimbrage dès que la source sonore sort du champ.
Le micro bi-directionnel, plus rare, est généralement utilisé couplé à un micro Cardioïde pour réaliser des enregistrements stéréophoniques par matriçage (technique utilisée principalement dans le cinéma dans les années 80). En ce qui nous concerne ces micros peuvent aussi servir aux guitaristes pour l’enregistrement simultané d’une guitare acoustique et du chant en plaçant le micros à l’horizontale pour capter la voix et la résonance de la caisse.
XLR, Jack ou USB ?
Les micros dont le câble est moulé qui ne proposent qu’une connectique Jack sont à proscrire.
En effet, pour enregistrer un son de qualité, sans parasites doit se brancher en asymétrique (point chaud – point froid et masse) pour ne pas être sujet aux perturbations. C’est d’autant plus valable si le câble est long.
On trouve depuis quelques années aussi des microphones statiques USB. L’intérêt de pouvoir se passer d’alimentation phantom puisque l’USB fournit la tension nécessaire au bon fonctionnement du micro. L’USB étant une connectique numérique, ces micros intègrent leur propres préampli et convertisseur A/N. Il conviendra, pour un usage home studio de vérifier qu’un micro USB est fourni avec un driver ASIO et un soft de monitoring. L’USB paraît séduisant pour les podcasters et les musiciens nomades mais ça s’arrête là.
Préférez les modèles XLR, qui vous en donneront à priori beaucoup plus pour votre argent et qui seront utilisable dans toutes les situations à partir du moment où vous avez un préampli (Interface audio, table de mixage…).
Et les accessoires ?
Ne négligeons pas les accessoires.
Il convient de choisir le bon support de fixation. Il en va de la vie du microphone.
Pour les micros dynamiques, évitez les pinces de fixation façon pinces à linge (avec des ressorts) et préférez les modèles fixes, moulés qui offrent une meilleur stabilité. Quand aux micros statiques, ils sont toujours (ou presque) fournis avec leur suspension (indispensable pour amortir les vibrations sur ce type de micros).
Selon la source à capturer, vous aurez besoin d’un trépied (plusieurs tailles sont disponibles), d’un bras articulé de studio, d’un pied de bureau. Pas de secret ici, il vaut mieux mettre quelques euros de plus pour acheter un support sérieux, qui passera bien les épreuves du temps et des transports.
Vous souhaitez faire des prises de son à l’extérieur alors vous aurez besoin d’une bonnette pour limiter les plosives, les sifflantes, et le bruit du vent. Vous souhaitez faire des prises de chant, faites l’acquisition d’un filtre anti-pop (contrairement aux bonnettes il n’ont pas l’effet indésirable de ternir le son atténuant les aigus).
Si vous êtes souvent en vadrouille, un coffret de rangement peut s’avérer utile (voir indispensable) pour protéger votre (ou vos) précieux.
Prochain article : Préamplis et boitiers DI !
Hello Jérôme,
Je me suis toujours posé des questions sur les micro USB. J’en suis pas convaincu. Franchement un bon convertisseur A/N c’est pas donné ! Alors, soit c’est un convertisseur tout pourri, soit le micro est cher ? Pour le même prix, c’est sûr qu’un micro XLR sera bien meilleur, non ?
Salut !
Effectivement, le convertisseur intégré a un coût important. Comparons par exemple le prix de l’AT2020
et de l’AT2020 USB. Le second coûte 30% plus cher. Pourtant ce sont les mêmes micros.
Alors oui, on peut dire qu’à prix équivalent il y a de grandes chances d’avoir un moins bon micro en USB.
Il faut aussi garder en tête que le convertisseur A/N selon le prix sera plus ou moins performant. Par exemple, toujours le AT2020 USB, qui semble pour un micro USB d’un bon rapport qualité/prix, est « limité » à une résolution de 16Bits avec une fréquence d’échantillonage à 44Khz. C’est bien suffisant pour un amateur mais un professionnel ne s’en contentera certainement pas. Il faut débourser davantage pour avoir mieux.
Alors si vous avez de quoi rentrer un micro en XLR, l’intérêt de l’USB est bien faible. Personnellement je ne vois un vrai intérêt aux micros USB que pour ceux qui font du PodCast et qui ne veulent pas s’encombrer d’une interface audio.
Salut,
Dans les accessoires, j’aurai rajouté un filtre à réflexion. c’est un élément que l’on place derrière le micro qui évite d’avoir la réverbération de la pièce dans l’enregistrement d’une voix en home studio.
Voici un lien pour voir à quoi cela ressemble
http://www.musikia.com/fr/se-electronics-baby-reflexion-filter,p,REFLECTIONFILTERBA
Je pense que cela permet d’avoir du son de qualité sans pour autant investir dans un traitement acoustique.
De plus, j’ai un studio nomade et donc je m’en sert tout le temps
Effectivement. Cet accessoire est très utile et mérite largement d’être mentionné. Ça fait des miracles dans une pièce qui n’est pas particulièrement préparée.
Je n’en avais pas parlé car j’en avais parlé dans l’article consacré aux traitement acoustiques. Mais c’est bien de rappeler ici aussi que cet accessoire existe !
Je dois acheter un micro pour mon fils et je me demande si vous n’aurez pas de suggestions à me faire et aussi s’il y a autre chose qui accompagne le micro?
Merci
Salut !
Il y a tout un tas d’accessoires très utiles autour des micros.
Quelle est l’utilisation ? (Live, Home-Studio ?).
Côté Live :
– Pied de micro
– Support pour médiator s’il joue aussi de la guitare
– Housses / valise de transport
Côté studio :
– Bonnette / Filtres Anti-Pop
– Bras articulé à fixer au bureau (j’en ai un, et j’adore !)
N’hésite pas si tu as besoin de conseils plus précis.