Le MIDI, c’est IN ou c’est OUT ?

Quand on commence à accumuler un peu de matériel dans son set ou dans son home studio, on peut vite déchanter lorsqu’il s’agit de tout utiliser d’une manière simple : on cherche déjà à tout interconnecter de manière cohérente pour obtenir un résultat sonore qui nous convienne mais les moins pro d’entre nous nous avons tendance à oublier qu’il n’y a pas que le câblage audio qui compte mais aussi le câblage des commandes.

Personnellement, je n’avais jamais réellement porter d’attention particulière au MIDI mais je viens de réaliser que ces câbles aux airs démodés allaient pouvoir me rendre de sérieux services. Penchez vous sur votre matériel. Vous y remarquerez peut-être des 2 ou 3 fiches DIN 5 broches : MIDI IN, MIDI OUT, MIDI THRU. Penchez-vous ensuite sur leur manuel d’utilisation pour découvrir ce que vous pouvez attendre de vos équipements avec leur connectiques MIDI. Vous serez peut-être surpris de découvrir d’autres manières d’utiliser votre matériel et vos logiciels.


Quelques exemple d’utilisation du MIDI :

Après avoir installés quelques câbles supplémentaires à votre installation et après avoir paramétré deux – trois choses ici et là vous allez par exemple pouvoir piloter plusieurs effets et aussi le logiciel séquenceur que vous avez installé sur votre PC/Mac, etc. Les applications sont vraiment nombreuses et avec de bonnes idées on peut complètement révolutionner l’utilisation de son équipement.

  • Echanger de patchs / presets
  • Sauvegarder complètement ses patchs (Dump)
  • Pilotager ses appareils et/ou ses logiciels à partir d’un ou plusieurs contrôleurs (pédalier, table de contrôle, ect…)
  • Jouer sur des instruments virtuels / des expandeur à partir d’un clavier maître ou de n’importe quel autre genre d’instrument MIDI
  • Synchroniser les horloges d’équipements

Les différentes typologies de câblage MIDI :

– OneWay

Dans ce premier cas, un appareil est maître et envoie des informations à l’autre.
Aucun retour d’information n’est possible dans le sens opposé.
Ex : Clavier maître -> Expandeur. Le clavier maître va envoyer des notes que l’expandeur jouera, il sera également capable de piloter le changement de son et de modifier des paramètres de l’expandeur. Par contre l’expandeur ne pourra pas répondre au clavier ou le piloter.

– Hand Shake (Echange entre 2 appareils MIDI)

Dans ce second exemple, chaque appareil peut envoyer des informations (notes ou commandes) à l’autre.
Par exemple : Dump & chargement de presets. Pilotage du séquenceur via la table de mixage  & modification des réglages dans le séquenceur qui se répercute sur la table de mixage motorisée (les boutons se déplacent).
Si on reprend notre exemple du clavier maître et de l’expandeur : le clavier pourra comme dans le 1er exemple envoyer des notes à l’expandeur et le piloter. Vu le branchement « tête-bêche » des deux appareil, le comportement inverse est également possible. L’expandeur pourra piloter le clavier / lui envoyer des informations sur son état qui pourraient être affichées sur le clavier.

– Cascade

Cette solution permet d’interconnecter plusieurs appareils en série, les uns derrière les autres.
On utilise ici la sortie THRU. Cette sortie reprend le signal reçu en IN sans latence.
Le premier appareil pilote alors les autres.  Cette solution est couramment utilisée mais elle a ses limites puisqu’on déconseillera de mettre plus de 3 ou 4 appareils à la suite les uns des autres car des pertes de signal apparaîtront.
Cas d’utilisation : Une table de contrôle permettant de piloter à la fois divers appareils (expandeur, effets, ect.) et le séquenceur / enregistreur.

– ThruBox


La ThruBox permet de réaliser un câblage équivalent à la cascade, mais sans perte de signal : La Thrubox agit un peu comme un Hub qui n’aurait qu’une entrée et plusieurs sorties Thru.

– Merger ou Merge Box


Le Merger est intéressant pour celui qui souhaite par exemple piloter un expandeur à plusieurs claviers par exemple.


Boitiers THRU et Merger
: Si ces produits vous intéressent je vous conseille de regarder du côté de la marque MIDI SOLUTIONS, spécialisée dans le domaine. Notez aussi qu’il existe aussi des solutions logicielles qui permettent de lier des logiciels entre eux en MIDI, ce qui n’est normalement pas nativement supporté sous Windows. Si vous recherchez une telle solution, intéressez vous à MIDI YOKE

Mais concrêtement comment faire ?

Si vous voulez vraiment tout savoir sur le MIDI (ou du moins en savoir beaucoup), je vous recommande de lire ces excellents articles postés sur  la super encyclopédie Wikipedia et SongStuff :

Sinon, suivez moi, je vais vous expliquer le strict minimum qui vous permettra d’y voir plus clair (mais que ça ne vous empêche pas de vous renseigner d’avantage !!) 🙂

Pour que vos appareils puissent dialoguer entre eux ils doivent parler et écouter sur le même canal. Il faut d’abord choisir un Canal MIDI (ou régler l’un des appareils sur le canal exigé par l’autre).  Le réglage Omni sur ON permettra à un appareil d’écouter tous les canaux en même temps. Les types de messages qui vous intéresseront sans doute le plus sont ceux de type : Program Change & Control Change.

  • Program changes permet de changer les presets d’un appareil
  • Control changes permet de régler les paramètres d’un appareil (ex : paramètre d’un effet)

Evidemment, d’autres messages existent : les notes jouées, l’aftertouch, le pitch wheel, etc. mais ce n’est pas le sujet ici. Si cela vous intéresse visitez donc cette page.

Evidemment tous les types de message ne sont pas interprétés par tous les appareils. Cela dépend de leur fonctionnalités et c’est pour ça que la doc de votre matériel est si importante. Tout doit y être indiqué sur les possibilités de pilotage de votre matériel en MIDI. A vous alors de paramétrer les messages envoyés par votre ou vos appareils de pilotage pour qu’ils concordent avec les messages attendus par les appareils ou logiciels pilotés.

Je vous laisse maintenant prendre votre envol avec quelques maigres infos. Si vous avez des connaissances particulières dans le domaine / que vous avez des questions, n’hésitez pas à intervenir dans les commentaire pour relancer le sujet, nous dire comment vous utilisez la commande de vos appareils en MIDI.

Dans mes prochains articles je ne manquerai pas de vous présenter mon set d’équipement et la manière dont j’ai décidé faire dialoguer chaque appareil ensemble.

 

5 Commentaires

  1. Très bonne introduction au midi.

    Personnellement, le midi est au centre de mon installation.

    Mon pédalier de contrôle est un TC Electronic G-minor. Il pilote mon multi-effets G-major pour changer mes presets.
    Le MIDI OUT de mon pédalier est donc branché sur le MIDI IN du rack d’effets pour changer de preset, et le MIDI IN de mon pédalier est branché au MIDI OUT de mon rack afin d’utiliser la fonction « accordeur » de mon rack directement sur mon pédialier.

    Ensuite, le MIDI THRU du Gmajor est relié au MIDI IN de mon préampli, afin de changer de preset.

    Avec mon pédalier, je contrôle mes effets, et ma préamplification.

  2. ça fait 14 ans que je suis equipé tout MIDI: j’ai expérimenté les guitares synthés, et j’ai tout de suite compris l’intérêt du MIDI pour piloter tout mon equipement. un ampli avec MIDI peut être complètement contrôlé par MIDI: volume, canaux, effets, et dans ce cas, la wah. aujourd’hui je pilote mon Tonelab (patch, effets, volume) avec un pédalier Berhinger, mon premier pédalier Yamaha m’ayant lâché au bout de 10 ans. et je pilote aussi le synthé Roland relié via le capteur GK2. je peux donc obtenir d’une seule pression le patch du tonelab et le son du synthé associé. le Tonelab n’ayant pas de Thru ni le Roland, je passe par un petit boitier de dispatch. je ne pourrais plus me passer de ce pilotage MIDI. j’envisage meme de piloter un sampleur.

  3. Hello,

    J’utilise aussi pas mal le midi avec un clavier m-audio prokeys 88. C’est l’un des seuls claviers avec des controller (potard, fader, …), et 88 touches (taille piano) en touché piano pour un prix abordable. Par contre, il faut faire attention. Le midi pour moi ne sert principalement qu’à du live. Je m’explique : j’enregistre une guitare sur cubase, puis avec un controller, je modifie l’effet en enregistrant l’automation. Au bout de 2 pistes, ça rame sévère. Lorsque l’automation est enregistrée en midi, chaque fois qu’on tourne le potard, il y a des centaines (milliers ? je n’ai pas d’ordre de grandeur) de données enregistrées, contrairement à quelques clics de souris bien placés pour modifier les paramètres de l’effet.
    Donc si vous avez le pc qui suit c’est bien sinon, le midi peut poser problème pour l’enregistrement des automations (potards, faders)

  4. @digitallwatts : Il m’intrigue ce G-Minor… il est si petit et pourtant fait pour piloter une belle bête (le G-Major); ça m’intéresserait bien de voir ce qu’on peut faire avoir cette petite chose.

    @leinad : C’est exactement l’utilisation que je souhaite faire du MIDI : Commander toute mon installation à partir d’un pédalier (en l’occurence le POD HD500) : piloter un convertisseur Guitar-MIDI, un expandeur, et mon séquenceur sur le PC. J’ai hâte de tenter ça !
    J’essaierai d’en dire plus dans les semaines à venir. Tu pourras mettre ton grain de sel dans cet article puisque tu sembles maîtriser tout ça 🙂

    @Cédric : J’ai tendance à me méfier des installations trop informatisée. On est jamais à l’abri d’un ralentissement ou d’un plantage. En Live, ça peut vite devenir un cauchemar. Comme tu le dis, là, la faute n’est pas vraiment au MIDI mais à la machine qu’il y a derrière.

  5. @Jérome pas de problème. meme si le MIDI semble un peu rébarbatif au début (les tableaux d’implantations sont plus que du chinois pour le néophyte) avec un minimum, et sachant faire le distingo entre program change, et les contrôles, ç’est relativement facile. par exemple, le program change envoi le n° de programme sur le canal midi sélectionné, tout simplement, mais les controles, il faut donner le n° de controle (7 pour le volume, par ex.) mais aussi la valeur mini et la valeur maxi, et éventuellement si le controle est constant, ou en maintenant l’appui sur la touche.
    par contre, je ne connais pas l’implémentation MIDI du pod HD500, et ça m’interesse assez pour le futur.

    et pour contrôler un séquenceur sur PC en même temps, ça risque d’être coton !

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